Lorsque
le tramway disparu dans les années 50, il ne laissa
pas une image de modernité et de confort. En effet,
les tramways qui circulaient à cette époque
étaient les mêmes qui avait vu le jour en 1900.
C'est dans les années 70 que la SGTE met sur pied,
4 projets de nouvelles lignes de tramway dit "moderne".
Le tramway du début du siècle ayant laissé
une image plutôt négative lors de son déclin,
d'autres études plus futuristes reçurent des
a priori plus favorables.
En
1974, une étude nommée "Grenoble 1985"
est donc menée pour le compte du Syndicat intercommunal
(SIEPARG). Elle doit définir quel type de réseau
il faut adopter. A cette époque, le tramway est écarté
au bénéfice de nouveaux moyens de transport.
Poma 2000
Parmi
ces projets, il y avait celui du leader mondial de transport
par cable (Pomagalski, basé dans l'agglomération
Grenobloise). Ce projet nommé "Poma 2000"
était un moyen de transport totalement automatique
et composé de plusieurs cabines de 23 places (dont
10 assises).
Présentation du Poma
à Alpexpo en 1974
© Jean Marie Guétat
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Les
stations sont pourvues de quais de 10m, équipés
de tapis roulant d'embarquement, permettant l'accès
au cabine en marche, ce qui permet un gain de temps.
La
fréquence des cabines peut aller jusqu'à
14 secondes, permettant un débit de 3800
passagers à l'heure.
Ce
système à l'avantage de pouvoir être
installé, soit au sol, soit en hauteur. Pour
Grenoble, la plus grande partie de la ligne, sera
aérienne, notamment dans l'hyper centre de
la Ville avec des poteaux espacés de 20 à
30 m.
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Même
si l'esthétique de ce système peut se discuter,
il avait le mérite d'être silencieux et non
polluant.
A
l'époque, 3 lignes sont étudiés dont
une plus particulièrement. Il s'agit du trajet Sassenage
/ Pont de Claix via le centre de Grenoble et Echirolles.
Cette ligne longue de 14,5 km comporterait 33 stations.
Aperçu de ce qui aurait pu
être Poma 2000
au centre de Grenoble
Photomontage : Arnaud Oudard
Les deux autres trajets permettraient de compléter
les dessertes dans l'agglomération. Ainsi, il serait
créé les lignes St Egrève / Grenoble
Centre / Meylan et St Martin d'Hères / Grenoble Centre
/ Seyssins soit au total, 25 km.
Rue Hébert à
Grenoble
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Aujourd'hui,
le Poma ne fait pas partie du quotiden des Grenoblois
car il ne fut pas retenu. Cependant, il a laissé
sa marque dans la ville notamment au niveau de la
rue Hébert, vers la Caisse d'Epargne, ou un
immeuble enjambant la rue a été construit
dans le but de pouvoir accueillir ce fameux transport
du futur de l'époque.
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Deux
autres projets furent aussi étudiés à
Grenoble dans les années 70 :
Télérail
Elaboré par Neyrpic (Division de Alsthom),
ce mode de transport ressemblerait fort à un
téléphérique. Des petites cabines
de 8 à 10 places seraient suspendues par une
poutrelle et tirées par un cable. Ce système
permettrait de se déplacer à une vitesse
de 25 à 40 km/h et pourrait transporter de
4300 à 12000 voyageurs par heure.
Une piste d'essai sera construite à St Martin
d'Hères. |
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Urba
Ce projet sera le moins aboutit de tous. Des engins
suspendus, d'une capacité de 16 places seront pratiquement
entièrement vitrés. Ce système ne sera
pas tracté mais se déplacera par lui même
grâce à la combinaison de 2 éléments
: le moteur d'induction linéaire et le coussin d'air.
Ce projet qui restera expérimental n'aurait produit
aucune nuissance.
Conclusion
Aujourd'hui,
sur les 4 projets présentés à
l'époque, un seul a vraiment fonctionné
en France et c'est évidemment celui qui était
le moins futuriste de l'époque, le Tramway.
En
1975, le secrétaire d'Etat aux transports,
Monsieur marcel Cavaillé, propose à
8 agglomérations françaises de lancer
une étude légère sur un réseau
primaire de tramways. Grenoble fera parti de ces
8 villes ainsi que Bordeaux, Nancy, Rouen, Strasbourg,
Toulon et Toulouse.
De
plus, en 1974, l'Association pour le Devoloppement
des Transports en Commun (ADTC) est créé
et fera ressortir les inconvénients du Poma
2000. Ils montreront d'autre part, la grande évolution
des tramways depuis 20 ans. C'est à la suite
de cette publication, qu'en 1975, la municipalité
et le SMTC demanderont une étude détaillée
sur des lignes de tramway.
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Poma de Laon - © Jean Marie
Guétat
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Le
projet de Poma 2000 ne sera donc pas retenu et le tramway
moderne fera son apparition en 1987 dans les rues de Grenoble.
Sur
les 3 projets "futuristes", le Poma resta le plus
fiable et il fut d'ailleurs implanté dans plusieurs
villes dont Laon en France. Cependant, la longueur de la
ligne ne fait pas plus de 400 mètres avec deux cabines.
de plus, elle ne dispose que de 3 stations dont les deux
terminus. Son intégration dans une telle ville peut
être discutable.
Ce
mode de transport est toujours proposé par Poma mais
dans une version modernisé dont vous pourrez apercevoir
la maquette grandeur nature devant le siège de l'entreprise
de transport par cable à Moirans.
Vous
pouvez consulter le site internet de Poma pour y découvrir
les différents concepts de transports urbains actuels.
Connectez vous sur www.pomagalski.fr
Récit
Arnaud Oudard
D'après le livre "Du Tram deu Tag"